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 it is nice to see you again ♦ arkadi

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Swann E. Prince
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Swann E. Prince


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MessageSujet: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyMar 7 Aoû - 21:45

    « Dr. Prince ? Docteur ? » Une main agitait faiblement mon épaule dans un autre monde. « Swann, réveillez-vous ! » Le murmure atteignait ses limites, mon assistante n’était pas loin de me parler à voix haut même si cela la mettait mal à l’aise. Je me redressai péniblement et passai une main sur mon visage. « Quoi encore ? » Elle resta interdite, comme surprise par mon côté abrupte au réveil. Et à quoi s’attendait-elle ? Que je lui sucre ses fraises et l’embrasse pour la remercier de ce réveil charmant ? Je laissai retomber ma tête sur le canapé de la salle d’attente, désirant plus que tout qu’elle me laisse dormir en paix. « Votre…Votre ami a rappelé pour vous donner les coordonnées d’un détective. » Coup de sang. Je me redressai brutalement, m’agrippai à elle pour me tirer du canapé et me ruai dans mon bureau. Je renversai le pot à crayon en cherchant mes clefs de voitures et attrapai ma veste au vol. « Notez moi ça sur un bout de papier et annulez les rendez-vous de l’heure. Enfin non, de la journée. » Je fis un geste vague de la main et la pressait. Si cette pauvre fille ne finissait pas névrotique par ma faute ça sera sans aucun doute un miracle.
    Il ne me fallut pas moins d’une heure pour regagner mon appartement, prendre une de ces douches digne d’un maniaque de l’hygiène doublé d’un perfectionniste, enfiler des vêtements propres et partir en quête du bureau du détective à travers la ville grâce au GPS défectueux de ma voiture. Après trois demi-tours et sept pertes de signal, j’ai trouvé le saint graal. Tout mon speech était prêt, je le connaissais par cœur, chaque syllabe, chaque mot. J’étais confiant, serein, j’étais celui qui contrôlait tout dans sa vie avec une quiétude parfaite. L’ablation du mot « imprévu » dans mon vocabulaire m’aidait à mieux canaliser mes sautes d’humeur, mes accès de colère, de jalousie ou d’orgueil.

    Machinalement je passai une main à plat sur ma chemise et mis en place correctement mon manteau qui j’avais enfilé en hâte. Si je ne crois pas particulièrement en le dictat de l’apparence mais en tant que chirurgien esthétique je me dois d’être présentable et rigoureux vis-à-vis de moi-même. Je poussai la porte, curieux. Non la vérité c’est que j’étais un enfant à la veille de Noël, et qui aurait l’ambition de prendre le père Noël en flagrant délit. Le hall avait quelque chose de rassurant sans que je ne sache dire pourquoi. Sans doute parce que c’était aussi ordonné que si je l’avais moi-même agencé avec mon esprit cartésien de chirurgien pointilleux. Des voix filtraient à travers la porte de ce que j’estimais être le bureau du détective. L’atmosphère douce et le ronronnement distant tendaient à me plonger dans cette léthargie que je cultivais depuis que j’étais gosse, qui était une forme de repos durant lequel un cataclysme aurait pu arriver sans que je n’en sursaute. Les voix se firent plus fortes, ils se rapprochaient de la porte, m’obligeant à rester attentif à la suite des évènements. Une femme qui semblait émue en sortie. Elle aurait pu être belle si elle n’avait pas l’œil gauche légèrement plus bas que le droit. Je lui adressai un sourire poli, me perdant dans l’énumération des légers défauts qui me sautaient à la gorge. Lorsqu’elle s’effaça et partit, un homme était là dans l’encadrement de la porte, droit, accueillant et pourtant distant comme la profession le voulait très certainement. « Swann Prince, je m’excuse de ne pas vous avoir prév… » Je lui avais instinctivement serré la main et le problème était là. Ma phrase resta en suspens. Je retirai vivement ma main comme si j’avais été brûlé. Cette poigne me tordait l’estomac, rappelant quelque chose qui dormait trop profondément dans mes entrailles. « Je. Je vous pris de m’excuser, je n’ai pas beaucoup d’heures de sommeil derrière moi … Ca entraîne quelques parasites nerveux. » Si une justification aussi idiote ne me permettait pas de sauver la face elle me remettait au moins en selle. Il me laissa entrer dans son bureau à mon grand soulagement. Je pris place face à lui, le bureau faisant office de barrière, détail qui, aussi étonnant que cela soit, me rassurait. Je fis craquer mes doigts, chose que je n’avais pas faite depuis des années et fis un effort pour le regarder dans les yeux. L’échange de regard ne dura pas, je me mis à fuir rapidement pour préférer observer le bureau et sa décoration sobre. J’étais pire qu’un garçon de quinze ans qui se découvre une attirance pour les hommes. Il me mettait mal à l’aise, terriblement mal à l’aise. La façade s’effondrait. Tout foutait le camp. L’assurance, la curiosité, la fierté, le charisme. Je lui jetai des regards furtifs, mon attention étant irrésistiblement attiré vers lui comme par un puissant aimant.

    « Je voulais savoir si vous pouviez faire quelque chose pour mon frère. Il…enfin je sais pas s’il est quoique soit. Je n’ai plus de nouvelles depuis près de vingt-cinq and. Peut-être même qu’on s’approche de la trentaine. Je crois. » Je fis une pause, levant les yeux au ciel pour implorer un dieu en lequel je ne croyais pas. J’étais aussi confus qu’un débutant, qu’un timide devant une salle pleine d’yeux. Pathétique. Je me faisais de la peine et à la fois je me détestais d’agir de la sorte, de passer pour un imbécile à peine capable de présenter les choses de façon claire, d’être normal. « Il s’appelle Willy. Non. William. William Prince. On vivait à Madison dans le Wisconsin à l’époque. » J’avais la gorge sèche. Et puis il y avait cet aimant, ce maudit aimant vers lequel je revenais. Il terrifiait une partie de moi mais en fascinait une autre.
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S. Arkadi Volk
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S. Arkadi Volk


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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyMer 8 Aoû - 17:14



IT IS NICE TO SEE YOU AGAIN.
Agent de probation. Je la vois au moins une fois par semaine. Je commence d'ailleurs à me demander si elle se déplace seulement pour savoir comment les choses se passent. Ses visites à l'improviste n'ont plus rien d'imprévu. Je l'attends même avec la cafetière pleine et quelques viennoiseries fraîches. Et, tout le temps, elle m'offre ce sourire qui se veut timide. Et des étoiles dans son regard qu'elle ne cesse de baisser en riant nerveusement, et en me disant à quel point je suis drôle. Alors je hausse les sourcils. Je n'ai pas souvenir d'avoir dit quoi que ce soit qui mériterait seulement un rictus amusé. Et puis elle parle. D'elle, surtout. Son égocentrisme ne semble la déranger en rien, elle pense que j'attends ses visites avec impatiente et que rien ne peut me rendre plus heureux que ses longs monologues plein de 'je veux' et de 'moi, personnellement, je'. Des phrases qui ne sont rien d'autre qu'un énorme nœud de pléonasmes insupportables. Et pourtant, je l'accueille un sourire factice aux lèvres, parce que c'est ce que je dois faire. Perdue dans ses tirades dérangeantes sur un futur dans lequel je la soupçonne silencieusement de m'inclure, elle en oublie ce qui la mène ici. Le véritable sujet à aborder. Echo ; ma secrétaire. Une gamine en probation, en période de réinsertion. J'avais accepté de l'engager et j'avoue qu'elle me simplifie la vie. Même si, souvent, son insolence et son instabilité, ses crises de rage et le reste, me font la menacer d'un renvoi que je n'oserais jamais officialiser. Et elle le sait bien. Elle a cependant la décence de ne pas relever et de se calmer. Echo, donc. Alors, lorsque la femme oublie son but premier, je le lui rappelle poliment. « Bien sûr ! Oh, je parle trop de moi... » ; et un rire gêné. J'acquiesce sans y penser vraiment. Mais ses yeux ailleurs ne le notent pas. Alors débute l'interrogation sur Echo. Qu'elle bâcle, souhaitant rapidement passer à autre chose. Lorsqu'elle estime avoir fait le tour et qu'elle escompte revenir à sa propre personne, je jette un regard inquiet à ma montre, hausse les sourcils et pince mes lèvres en un air désolé avant de la mettre doucement dehors. « Excusez-moi, je vais devoir vous demander de bien vouloir partir... Le temps passe tellement vite en votre compagnie que j'ai presque oublié le rendez-vous important qui suit. » ; mensonge. Elle ne semble pas faire attention à la pointe d'ironie, s'enorgueillit seulement du compliment sans en saisir l'implicite sarcastique. Je me lève, puis lui ouvre la porte. Je lui sert la main là où elle espère un baiser et lui souhaite automatiquement une bonne fin de journée.
Je soupire doucement sans y penser, puis avise l'homme qui attend là, debout. Juste en face de moi. Mes yeux s'ancrent dans les siens. Je ressens quelque chose de bizarre. Mon cœur manque un battement. Mes entrailles enserrées. J'ai un moment de flottement. Un choc. Une seconde d'absence. Cet homme... cet homme.
« Swann Prince, je m’excuse de ne pas vous avoir prév… » ; ses mots me font reprendre mes esprits. Cette voix. Ces intonations. Ce ton. Et... sa main, dans la mienne. Que je serre sans même penser à la secouer. Mon regard descend sur nos mains liées. Ce geste m'est étrangement familier. Tout ça me rappelle étonnamment quelque chose. Sans que je parvienne à me souvenir tout à fait. Comme si mon cerveau occultait, censurait, supprimait de ma mémoire cet instant vécu. Ou peut-être seulement imaginé, rêvé, fantasmé ; que sais-je.
Il ne termine pas sa phrase, retire vivement sa main et je n'y fais pas réellement attention. Je la laisse un moment dans les airs, serrant le vide, puis la laisse retomber le long de mon corps. « Je. Je vous pris de m’excuser, je n’ai pas beaucoup d’heures de sommeil derrière moi… Ça entraîne quelques parasites nerveux. » ; il s'excuse. Je force mes lippes à se recourber en un léger sourire. Ce n'est rien.
Je n'aurais pas dû le laisser entrer. Dans une dizaine de minutes j'avais un rendez-vous prévu. Programmé. Avec cette femme riche qui déteste attendre. Mais, c'est malgré moi que je l'ai invité à passer le seuil. Comme un automate. J'ai fermé trop lentement la porte et je me suis assis, l'invitant à faire de même.
Silence. Il fait craquer ses doigts, regard vers le sol. Esquive. Puis nos regards se croisent. Brièvement. Le bureau revêt alors une importance que je ne lui connaissais pas. Puisqu'il m'évite, je peux passer mon temps à l'observer sans qu'il ne s'en rende compte. Chacun de ses traits, son charisme. Son charme. Excessivement attirant. « Qu'est-ce qui vous amène, qu'est-ce que je peux faire pour vous ? » ; sans me détacher de ce que son visage abaissé me permet de contempler.
« Je voulais savoir si vous pouviez faire quelque chose pour mon frère. Il… enfin je sais pas s’il est quoique soit. Je n’ai plus de nouvelles depuis près de vingt-cinq ans. Peut-être même qu’on s’approche de la trentaine. Je crois. » ; il lève les yeux au ciel puis se tait, quelques secondes, avant d'ajouter : « Il s’appelle Willy. Non. William. William Prince. On vivait à Madison dans le Wisconsin à l’époque. ». Retrouver la trace de quelqu'un disparu depuis près de trente ans quand, de toute évidence, il ne souhaite pas qu'on le retrouve... j'ai connu bien plus simple. Mais je sais que je peux le faire. Mieux que ça : je sais que j'y arriverais. D'autant plus si c'est cet homme qui me le demande. Pour le revoir, pour comprendre. Faire traîner les choses, peut-être, même.
J'attrape une feuille, un stylo. J'écris les informations qu'il me donne. « Il a quel âge, aujourd'hui ? La raison de cette absence de nouvelles ? » ; des questions de base, pour commencer. Savoir s'il est parti contraint et forcé ou de son plein gré. « Un signe distinctif ? Est-ce qu'il est parti avec quelque chose qui lui tenait particulièrement à cœur, quelque chose qu'il aurait toujours, aujourd'hui encore ? » ; une voix que je tente de garder professionnelle. « Est-ce que-... » ; et la mauvaise idée de croiser son regard. Je perd le reste de ma phrase. Je fronce les sourcils, baisse le regard, tente de retrouver mes mots. Mais je ne sais même plus ce que je souhaitais lui demander. « Je suis désolé, mais... » ; je débute. Je penche la tête sur le côté, essaie de me souvenir, de me rappeler son visage, sa voix, son contact, dans un autre contexte. Rien. Et pourtant... « Est-ce que... Est-ce qu'on se connaît ? » ; après tout, il a l'air aussi mal à l'aise que moi. Il y a sûrement une raison.


Dernière édition par S. Arkadi Volk le Jeu 9 Aoû - 17:35, édité 3 fois
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Swann E. Prince
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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyMer 8 Aoû - 17:55

    « Il a quel âge, aujourd'hui ? La raison de cette absence de nouvelles ? » Pitié, laissez-moi partir en courant. Je réfléchis un instant puis laisse les choses s’enchaîner, m’étant fait à l’idée que pour le bien de toute cette affaire je me devais de rester devant lui, l’affronter du regard comme je le pouvais. « Quarante-cinq ans. Il est parti de la maison alors qu’il avait dix-sept ans, les moyens de communication c’était pas bien tendance à l’époque. Il est revenu une ou deux fois quand j’étais encore à la maison puis il a cessé. Je suis parti en études à Chicago sans trop prendre la peine d’en informer qui que ce soit. On s’est perdu sottement. Un monde nous sépare. Il est du genre à chercher les ennuis, je me contente d’en provoquer de mon côté sans les chercher plus que ça. » Je me détends légèrement avec les minutes qui s’écoulent. Les questions s’enchaînent sans que mes réponses ne se fassent jamais du tac-o-tac, chose qui me ressemble peu. Un rêve avec ce temps de flottement, épais et doucereux. « S’il a encore des mains, en théorie, elles devraient plus ressembler à une peau de zèbre. Rien de distinctif, on ne se ressemble pas des masses. Pas d’objets en particulier. » Nos regards se croisent. Un frisson court le long de mon échine. Je reste subitement suspendu à ses lèvres, attentif comme jamais. « Est-ce que... Est-ce qu'on se connaît ? » Je fronce les sourcils puis rit. Si je l’avais déjà vu allongé sur ma table, je m’en souviendrai. Si j’avais déjà tenté de le séduire après un verre, je m’en souviendrai. « Je crois que je m’en souviendrai …» Je penche doucement la tête. Sent-il mon malaise ? « Honnêtement, je ne sais pas… ? » Sa main. Ce contact. Cette chaleur. Quelque chose en moi se souvenait indéniablement de lui. Une partie puissante qui ne me laissait aucun doute sur la question mais et après ? Oui bien sûr, on se connaît mais je me souviens juste de votre main, désolée, ça vous dit quelque chose ? Non. Je passais déjà pour un demeuré, je ne désirais pas aggraver les choses. « Je ne sais pas si c’est réalisable de retrouver quelqu’un vingt-huit plus tard, peut-être que je vous en demande trop. » Je n’arrive plus à me décrocher de son regard, je m’y noie, m’affole et m’en enivre. Attraction fatale et délicate dans une société pareille. Bonjour, je m’appelle Swann, comme le dandy roux de Proust et je viens de trouver la personne la plus désirable de toute ma vie et je suis prêt à jurer ne plus jamais avoir de rapport avec aucun homme si on me donne le droit de caresser son visage.

    Si ma confiance s’est barré au galop comme un cheval qu’on aurait fouetté trop fort, je retrouve un minimum de courage qui me permet de soutenir son regard, et, il faut le dire, admirer son visage qui prend la forme idéale de ce qui était ma définition de la perfection. « Je suis désolé de revenir là-dessus mais… comment aurions-nous pu nous rencontrer ? Je suis chirurgien plasticien et vous êtes la dernière personne au monde à avoir besoin de retouches. Et je peux aussi affirmer que vous n’y avez jamais eu recours. Vous ne semblez pas non plus être le genre de personne qui fréquente les mêmes endroits que moi la nuit…. Peut-être dans une autre vie. » Et les éléphants sont roses. Premièrement, je n’ai jamais probable ces foutaises sur les réincarnations en chat roux ou aux multiples vies dont on aurait quelques souvenirs par-ci par-là. Et puis quoi encore ? Il faudrait avoir telle ou telle tête pour être homo ? Félicitation Swann, t’es un beau crétin.
    J’oublie mon frère. J’oublie pourquoi je suis venu. J’oublie tout. L’idée surgit, je veux le connaître, à défaut de me souvenir. Je veux toucher son visage et le connaître. Je rejette l’idée pour la reléguer au rang de chose à ne pas prononcer et garder pour soi. Je me racle doucement la gorge et détourne le regard. Puis le juste retour des choses. William. Je laisse de côté mon invitation à boire un verre et me reconcentre sur le sujet principal : la recherche de mon frère. Je palpe mes poches puis en tire une vieille photographie. « J’avais oublié, j’ai ça si ça peut vous aider. Si c’est impossible pour vous…enfin je veux dire si ça représente trop de travail, ce n’est pas grave, je trouverai peut-être un jour le temps de mener mes propres recherches. » Je relève les yeux vers lui et esquisse un sourire en lui tendant la photographie. Son visage. Indécent. Je reste fasciné quelques instants. J’aurai pu rester des heures planté là à l’observer. J’étais prêt à payer une fortune s’il le fallait pour ça. J’étais prêt à lui verser un salaire pour qu’il reste là à me faire la conversation, à me sourire. J’étais prêt à lui verser un salaire pour qu’il reste là à me faire la conversation, à me sourire. Ses grands yeux bleus avaient quelque chose de captivant. La réalité me sauta au visage au milieu de ma rêverie.
    « Oh mais je suis navré. Vous avez sans doute un rendez-vous et moi je me suis pointé comme ça. Je. Enfin. Je reviendrai ? Je pense que vous avez une secrétaire ? Je dois voir avec elle ? Sinon je dois avoir des cartes sur moi. » Je fouille pour la énième fois mes poches, à la fois empressé et paresseux à l’idée de devoir m’arracher à sa vue pour laisser la place que j’avais volé à un autre client.



    HJ : Mon dieu le gif *o*
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S. Arkadi Volk
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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyMer 8 Aoû - 20:55



IT IS NICE TO SEE YOU AGAIN.
« Quarante-cinq ans. Il est parti de la maison alors qu’il avait dix-sept ans, les moyens de communication c’était pas bien tendance à l’époque. Il est revenu une ou deux fois quand j’étais encore à la maison puis il a cessé. Je suis parti en études à Chicago sans trop prendre la peine d’en informer qui que ce soit. On s’est perdu sottement. Un monde nous sépare. Il est du genre à chercher les ennuis, je me contente d’en provoquer de mon côté sans les chercher plus que ça. » ; il répond. S'il cherche et trouve facilement les ennuis, il serait donc peut-être plus aisé que ce que je pensais de parvenir à le retrouver. Quarante-cinq ans... Et son âge, à lui ? J'aimerais bien le savoir. Je serais incapable de le deviner. Il a quelque chose d'intemporel. Le temps s'écoule doucement avant qu'il ne me réponde. Comme s'il lui fallait avant tout rassembler ses souvenirs. Compréhensible. Après tout, après autant d'années, est-il seulement possible de se souvenir parfaitement des traits et des idéaux de qui que ce soit, même s'il s'agit de son propre frère ? « S’il a encore des mains, en théorie, elles devraient plus ressembler à une peau de zèbre. Rien de distinctif, on ne se ressemble pas des masses. Pas d’objets en particulier. » La formulation du début de sa phrase me fait sourire. Même si, en somme, il n'y a rien de drôle. S'ils ne se ressemblent pas, ce doit être presque un sacrilège pour le frère. Cette information ne m'est d'aucune utilité. Si je dois rechercher quelqu'un qui ne lui ressemble pas : tous les autres sont susceptibles d'être son frère. Je n'ai encore vu personne comme lui. Ce qui, dans ma tête, est plutôt un compliment. Je prends note de tout ça, en hochant la tête en un acquiescement silencieux, l'encourageant à continuer.

Je lui demande si on se connait, il fronce les sourcils puis rit. Un rire que j'aimerais entendre encore. J'espère qu'il me l'offrira à-nouveau. Avant qu'il ne prenne la parole, je sais qu'il me dira que non. Ou qu'il ne s'en souvient pas. « Je crois que je m’en souviendrai… » ; la tête penchée. C'est un compliment. Je souris. Je crois que je m'en souviendrais aussi. Mais le problème est bien là. Je le sens, je le ressens, je le sais : sans parvenir à me souvenir. Pas une bribe. Rien. Ou trop peu. Juste sa peau et sa voix. Même son nom ne me dit rien. « Honnêtement, je ne sais pas… ? » ; tournure de phrase qui peu éventuellement laisser à penser qu'il en doute, lui aussi. Je fronce légèrement les sourcils. Et il embraye sur ce qui l'a mené jusqu'à moi : William Prince. « Je ne sais pas si c’est réalisable de retrouver quelqu’un vingt-huit ans plus tard, peut-être que je vous en demande trop. » ; il ne fuit plus mon regard. Et de mon côté, quand bien même j'aurais voulu m'en détourner, je n'y serais certainement pas parvenu. Le fait est que j'en avais aucune envie. Juste continuer à m'y complaire. À chercher. Ce regard... Je m'en serais souvenu. Et pourtant... Il ne me rappelle rien. Ou plutôt trop de choses. Qui ne sont pas liées à lui, que ce soit directement ou plus indirectement. « Je le trouverai. En quelques jours ou en plusieurs mois ; mais je le trouverai. Qu'il soit encore en vie, ou... ou non. » ; j'en suis certain.

Je sens son regard qui me scrute. Il me met mal à l'aise mais en même temps me ravi. Fierté. Déplacée ou malvenue, peut-être.
« Je suis désolé de revenir là-dessus mais… comment aurions-nous pu nous rencontrer ? Je suis chirurgien plasticien et vous êtes la dernière personne au monde à avoir besoin de retouches. Et je peux aussi affirmer que vous n’y avez jamais eu recours. Vous ne semblez pas non plus être le genre de personne qui fréquente les mêmes endroits que moi la nuit… Peut-être dans une autre vie. » Mon sourire se transforme en un rire. Mes yeux plissés perdus dans les siens. Voilà qui ne m'aide pas. Plus jeune, le compliment m'aurais peut-être fait rougir. Maintenant, j'ai trop de vécu pour prendre tout ce qu'on me dit pour argent comptant. Je doute de la véracité de ses propos. Vile flatteur. En riant, je secoue la tête de droite à gauche. Afin de lui démontrer que je ne crois pas tout à fait aux flatteries qu'il m'offre aussi simplement. « Et quels genres d'endroits je ne fréquenterais pas, la nuit, dîtes-moi ? » ; après avoir cessé de rire. Je penche la tête : qu'est-ce qui peut le laisser à penser cela ? Peut importe où il traîne la nuit, j'imagine que je peux aisément m'y trouver aussi. Fichus stéréotypes. « Une autre vie ? À vous écouter, c'est certainement le plus probable. Cependant, je n'y crois pas. » Tout au fond de moi, ça me crie de me rappeler.

Un raclement de gorge, et le retour de son frère. Succession dissolue des deux sujets qui semblent nous importer.
Il cherche quelque chose dans ses poches, en tire une photographie sépia. « J’avais oublié, j’ai ça si ça peut vous aider. Si c’est impossible pour vous… enfin je veux dire si ça représente trop de travail, ce n’est pas grave, je trouverai peut-être un jour le temps de mener mes propres recherches. » ; un sourire à se damner. Un sourire qu'on n'oublie pas. « Vous doutez de mes capacités à le retrouver, mais vous imaginez y parvenir seul ? Vous me vexez, je dois dire. » Je tends la main en souriant, frôle consciemment et trop longuement ses doigts afin de saisir l'image. Nos yeux ne se quittent plus. Et... « Oh mais je suis navré. Vous avez sans doute un rendez-vous et moi je me suis pointé comme ça. Je. Enfin. Je reviendrai ? Je pense que vous avez une secrétaire ? Je dois voir avec elle ? Sinon je dois avoir des cartes sur moi. » ; il dit, sans sembler réellement vouloir partir. Je ne le souhaite pas non plus. Pas tout de suite. Pas encore, pas avant que je me souvienne. De plus, je l'avais complètement oublié, ce maudit rendez-vous. Je soupire, passe une main dans mes cheveux. La femme que je dois voir déteste attendre, certes, mais elle est néanmoins toujours en retard. Et je n'ai aucune envie d'écourter cet imprévu pour ce genre de personne.
Je trouve finalement le papier que je cherche et attrape le téléphone. Je compose le numéro, porte le combiné à mon oreille. « Madame Quatorze ? Monsieur Volk. Je me permets de vous appeler car je me vois dans l'obligation de reporter notre rendez-vous. Un imprévu. Appelez plus tard, nous conviendrons d'une date et d'un horaire qui vous conviennent. Bonne journée. » ; d'une voix blanche, dans lequel le mensonge ne pointe même pas.
Je me retourne à nouveau vers mon nouveau et ravissant client : « Mon rendez-vous vient justement de s'annuler... » ; avec une moue presque surprise, tout en haussant les épaules. « Vous pouvez rester. Ce qui ne vous empêche clairement pas de revenir. Et de me laisser votre carte. Sait-on jamais ? »
Je me lève, passe de l'autre côté de cette barrière de bois, gagne la porte. Je me retourne vers lui : « Vous voulez quelque chose ? ». Phrase incomplète et bien trop vague. J'ajoute rapidement : « Je veux dire... Du café, du thé, autre chose ? ».

HJ : ouiiii, t'as vu ça comment il claque ? *µ*


Dernière édition par S. Arkadi Volk le Jeu 9 Aoû - 17:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyJeu 9 Aoû - 12:52

    it is nice to see you again ♦ arkadi Tumblr_m4yjzix12f1rvcsi4o5_500

    Did someone say gorgeous ?
    Chacun de ses sourires me fait frémir. Je lui rends avec plaisir. J’en raffole. « Je le trouverai. En quelques jours ou en plusieurs mois ; mais je le trouverai. Qu'il soit encore en vie, ou... ou non. » Je hausse doucement les épaules. N’ayons pas peur des mots. « J’ai longtemps envisagé qu’il soit mort avant de me dire qu’après tout il était peut-être en vie. » Je fais la moue, pas particulièrement emballé à cette idée mais pas non plus triste. J’avais eu le temps de digérer la chose durant plusieurs années avant de me décider véritablement à faire le pas et venir le voir.
    Il rit, m’arrachant un nouveau sourire tant c’est délicieux de l’entendre ainsi. Il ne semble pas me croire mais ça a peu d’importance puisque le résultat me plait tout autant. J’ai envie de lui dire de ne pas rire comme ça, de ne pas se moquer, mais s’il ne semble pas vieux, je le soupçonne d’avoir atteint un âge où des compliments pareils ne pouvaient pas être pris comme monnaie trébuchante. Je ne lui en veux pas, j’aime son rire. « Et quels genres d'endroits je ne fréquenterais pas, la nuit, dîtes-moi ? » Pour toute réponse je lui sers un large sourire amusé et un vague geste de la main comme pour lui signaler qu’il vaut mieux laisser tomber le sujet. Je serai ravi de savoir où il sort la nuit mais m’engager dans cette pente glissante peut s’avérer malsaine. Enfin, de toute façon, tout ça est déjà malsain. « Cependant, je n'y crois pas. » Je fronce doucement les sourcils et grimace. Je n’y crois pas non plus mais je n’ai pas de réponse plus concrète à lui offrir. Je n’ai jamais vu son visage, ni même entendu cette voix ou ce rire. Quant à sa main, ça reste un mystère.
    « Vous doutez de mes capacités à le retrouver, mais vous imaginez y parvenir seul ? Vous me vexez, je dois dire. » Coup fatal. Plus jeune j’aurai rougi de honte mais là, je me contente d’être mal à l’aise au plus haut point, hésitant entre me confondre en excuse et laisser passer la chose sans un mot. Je fais la moue, affichant un air peiné, puis esquisse une maigre révérence. « Oh non. Ce n’était pas ce que je pensais. Si je le cherchais, je ne le retrouverai pas, je le sais… Mais vous auriez pu être débordé. » Minable. Je me tais avant d’enchaîner une autre stupidité. Nos doigts se frôlent, mon cœur fait un bond. Je connais cette chaleur. Je connais ce contact.
    J’aurai voulu avaler son soupir, effacer cet air désolé. Il saisit le combiné, me laissant interdit. J’ouvre la bouche pour l’en empêcher mais je n’ai aucune envie de lui demander d’arrêter. J’ai aucune envie de partir. Je fronce les sourcils, secoue la tête de droite à gauche, je formule un nom silencieux en agitant une main devant son visage. Je ne peux m’empêcher de m’enorgueillir de la situation. Il décommande pour moi. Mon ego en ronronne de plaisir, mon maigre conscience gémit de honte.

    « Mon rendez-vous vient justement de s'annuler... » Je souris d’un air complice, reconnaissant. « Quel dommage… » Je murmure à peine, mon cœur hurle de bonheur. Cependant il se lève, je tressaille, inquiet à l’idée qu’il me mette dehors. Il est si proche qu’en tendant la main je pourrais le frôler délicieusement. « Vous voulez quelque chose ? » La question me désarçonne, je reste en suspens. Oui, je voudrais bien votre corps. Mais encore ? « Je veux dire... Du café, du thé, autre chose ? » Je me détends tout aussi rapidement et me met à rire. Tout d’abord doucement en tentant de me contenir, le regard rivé sur le lui puis de façon incontrôlé, rejetant la tête en arrière. Une question pourtant sotte et d’une simplicité effarante. Les larmes me montent aux yeux. Me calmant progressivement, je prends la peine de réponse entre deux rires. « Un café devrait me suffire, merci. » A-t-il pressenti une réponse décalée ? Non. Si ces sourires sont ravageurs, je ne le sens pas séducteur comme je peux l’être à mes heures les plus électriques. Non. Si ces sourires sont ravageurs, je ne le sens pas séducteur comme je peux l’être à mes heures les plus électriques. Je trouve après coup une carte de visite. Je les sème comme le petit poucet avec ses cailloux. Je les oublie, en remets dans mes poches, les oublie à nouveau. Je lui vole un stylo sur son bureau et écris calmement mon numéro de portable au dos avant de remettre le stylo puis de poser la carte sur son bureau. « Le premier numéro correspond au cabinet, et ma secrétaire n’est pas du genre à faire des heures sup. De mon côté je suis joignable jour comme nuit. »

    Je l’observe tout à soul. Je ne suis plus dans le bureau dans le détective privé. Je suis chez quelqu’un qui m’attire, pour qui j’éprouve une forte sympathie naturelle. Il m’offre à boire, je lui souris, nous rions, je suis presque chez un ami. Je m’y sens bien. Mieux qu’au début. Pourtant je ne me souviens pas. « Merci pour le rendez-vous, personne ne vous y obligeait… J’aurai pu repasser avec plaisir. » Le avec plaisir est en trop. Tant pis. Je le pense. «

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S. Arkadi Volk
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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyJeu 9 Aoû - 19:45



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Je commencerai donc par fouiller les archives des avis de décès. Tout en espérant que je ne l'y trouverais pas. Annoncer à quelqu'un la mort d'un 'proche' – à défaut d'un meilleur terme – n'est jamais très agréable. Et j'imagine que ça le touchera. Quoi qu'il puisse en dire. Sinon, il ne chercherait pas à le retrouver. Malgré moi et d'une façon certes égoïste et malsaine, je me prends à penser que ce serait au moins une bonne raison pour le prendre dans mes bras. Que ses mains s'agrippent dans mon dos tandis que son si beau et singulier visage s'enfoncerait dans mon cou. Le contact attendu de nos deux corps. Désiré. Je secoue doucement la tête et lève les yeux au ciel. Je ne vaux malheureusement pas beaucoup mieux que cette pauvre femme égocentrique qui m'horripile tant.
Je reviens à moi. Au futur et hypothétique déroulement de cette enquête. Si jamais après plusieurs recherches et pistes infructueuses je venais à ne rien trouver de réellement concluant : je pourrais toujours faire appel à quelques connaissances/amis qui travaillent aujourd'hui encore au FBI.

Un sourire sincèrement amusé et un ample geste de la main, pour toute réponse concernant les endroits qu'il fréquente lors de ses nuits. J'imagine donc ma question déplacée et je me contente de sourire en haussant les épaules. Je ne pourrais donc pas le croiser avec préméditation en prétextant le contraire. Il fallait donc dès à-présent que je fasse confiance en cet hypothétique destin. Ou bien, que je le file. Cette seconde option me tente énormément. Cependant, je l'abandonne rapidement lorsque je le vois en train de me reprocher cette initiative, cette violation de son intimité, de sa vie privée. Et de me retirer cette affaire qu'il m'offre. Ne plus le voir. Insupportable sans saisir vraiment pourquoi. Nope. Laissons donc sa chance au hasard, juste pour voir et éviter tous malentendus probables.

Cette phrase simplement taquine semble le gêner. J'hésite entre lui faire savoir que je me moque doucement ou attendre et entendre sa répartie. « Oh non. Ce n’était pas ce que je pensais. Si je le cherchais, je ne le retrouverai pas, je le sais… Mais vous auriez pu être débordé. » Je souris. Heureux de parvenir à le mettre moitié autant mal à l'aise que l'état dans lequel lui me met depuis que j'ai croisé ses yeux sibyllins.

La bouche ouverte, les sourcils froncés, la tête secouée et une main agitée en un « non » silencieux. Il ne m'empêchera pas d'annuler. Et je le soupçonne de le savoir.
Alors que je raccroche il me sourit. Cette comédie lorsqu'il souhaite au moins autant que moi rester. « Quel dommage… » ; juste un murmure.
Son rire me désarçonne. Incongru. Et tellement agréable. Qu'il ne cesse pas de rire. Qu'il m'en offre encore. La tête rejetée en arrière, son corps secouée, sa pomme d'Adam saillante, cette veine qui trace un chemin invitant à être suivit par des lèvres. Les miennes ? Je reste là, à l'observer, sans m'en ennuyer. Il est captivant. Tout simplement.
« Un café devrait me suffire, merci. » ; il dit finalement, son calme retrouvé. Je lui souris, encore. Certainement trop. Et la distance que je laisse avec tous les autres ? Évanouie. Ou presque. Il n'en reste que des vestiges. Ma conscience me supplie de ne pas faire s'effondrer le peu de professionnalisme que je peu garder en sa présence. Imposante. « Bien ! » ; et de partir nous servir deux tasses de ce liquide âpre dont je ne pourrais me passer. Cuillères et sucre. Je regagne mon bureau, pose le tout dessus sans me soucier plus que ça des papiers servant plutôt de dessous de verres. À défaut d'avoir une autre utilité. Je me rassois face à lui. Et d'un léger signe de la main, je l'invite à se servir.
Il trouve finalement une carte. Qu'il pose, face contre le bois. Il attrape de quoi écrire, note un numéro. Le sien, j'imagine aisément. Privilège, qu'il me l'offre. Il repose le stylo, pousse le petit rectangle de carton vers mes mains. Je m'en saisi, lis les chiffres, m'enjoins à les retenir. Sans mal. Comment puis-je mémoriser en quelques secondes cette suite de nombres dissolue alors que je ne parviens pas même à me souvenir de lui, de tant de singularité ? « Le premier numéro correspond au cabinet, et ma secrétaire n’est pas du genre à faire des heures sup'. De mon côté je suis joignable jour comme nuit. » Je fais tourner doucement sa carte entre mes mains. « Jour comme nuit ? » ; taquin. Je m'en souviendrais.
Je l'épie encore. Peut-être ressemble-t-il finalement seulement à quelqu'un que j'ai connu et que j'ai préféré oublier. Sans réel rapport : si je l'avais croisé étant plus jeune et ne doutant pas encore de mon hétérosexualité... il m'aurait sans doute fait virer de bord beaucoup plus rapidement. Et certainement pas sans dommages.

« Merci pour le rendez-vous, personne ne vous y obligeait… J’aurai pu repasser avec plaisir. » ; il dit. Si. Si, bien sûr. Bien sûr que si j'y avais été obligé. Son regard m'y obligeait. Son sourire et son rire hypnotiques m'y obligeaient aussi. Son charisme, sa prestance et son charme : encore quelques implicites obligations. « Mais vous repasserez, ne vous inquiétez pas. » ; je lui lance, confiant. Quelques gorgées de café. « Et ce sera avec plaisir. » ; j'ajoute, reprenant ses mots, un énième sourire dirigé vers lui.

Mon regard dardé sur ses mains. Un instant. En silence. Trop longtemps. Je fronce les sourcils. Rien ne vient. Je relève finalement mon regard, accroche le sien. Je reviens enfin sur ce qui l'amène ici. Son frère. Ne souhaitant pas lui faire perdre plus de temps avec des futilités qui ne l'intéressent peut-être pas. « D'une façon plus... concrète : hormis le fait que ce soit votre frère, pourquoi chercher à le retrouver ? Pourquoi maintenant et pas il y a vingt-cinq ans ? » ; ça m'intrigue légèrement, je dois l'avouer. J'ai besoin d'un maximum de données, aussi superficielles peuvent-elles paraître, pour pouvoir espérer le retrouver. Un jour.

HJ ; nope, j'ai pas bavé sur le gif. ou... juste un peu. -out-
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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyJeu 9 Aoû - 21:10

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Il revient avec le café, me ravissant. Irrésistiblement attirant, souriant et serviable de surcroît. Il m’invite à me servir, j’acquiesce doucement mais ne me sert pas, le regard boire une première gorgée. Le café descend dans sa gorge, je le devine. Je l’envie. Contact suave de ses lèvres sur la tasse. Je m’empare enfin de la mienne, délicatement, soucié de ne pas me brûler et me trouver bête face à lui. Quoique la situation pourrait être autrement plus intéressante si je devais en venir à me débarrasser de ma chemise pour apaiser la brûlure. Peut-être même m’aiderait-il dans un souci de bienveillance. Mais je n’étais pas encore suffisamment masochiste. Bientôt. Je m’apprête à boire une gorgée lorsqu’il répète mes mots. « Jour comme nuit ? » Jouerions-nous dans la même cours ? J’esquisse un demi-sourire, mes yeux se perdent dans les yeux. « On appelle ça être disponible. » Expression à double-tranchant. Nouveau sourire. Je finis par baisser les yeux et boire lentement. La boisson me brûle la langue, je ne m’en plains pas. Ca me fera peut-être réfléchir avant de lui faire des compliments douteux. Je le désire, je le sais. Plus encore avec le temps qui passe, l’atmosphère qui se détend, ses sourires, sa patience. Plus encore puisqu’il aime le café, parce qu’il me regarde autant que je le regarde, parce que ses phrases pleine d’esprit éveillent une puissante envie de jouer à ce jeu dangereux.

« Mais vous repasserez, ne vous inquiétez pas. » Son assurance est ne bouffée de plaisir. Nous savons autant l’un que l’autre que je repasserai, même pour rien, même sous un mauvais prétexte. Je reviendrai. Pour saliver, pour me régaler. Pour jouer. Rictus amusé. « Ca, ça fait parti des certitudes que vous n’avez pas à chercher, je vous l’offre : je reviendrai, c’est évident. » Les pieds dans le plat. Je reviendrai pour lui, mon frère attendra, et puis s’il est mort, le temps ne compte plus pour lui. Je le sais depuis que nos mains se sont touchées, depuis que mon estomac s’est retourné, que mon cœur s’est décroché de ma cage thoracique. Je le sais depuis que je regarde ses lèvres furtivement de temps à autre. Je le sais depuis que mon regard a glissé le long de son dos lorsqu’il est allé chercher les tasses. « La prochaine fois, je ramènerai le café. Ca sera… une maigre compensation par rapport à la frustration de cette personne qui vous avez décommandé. » Je ne cracherai sur l'idée de lui apporter au réveil. Le silence s’installe. Je trouve ça agréable. Lui moins, il revient sur mon frère. Inconsciemment je suis déçu. Mais il faut y revenir. « D'une façon plus... concrète : hormis le fait que ce soit votre frère, pourquoi chercher à le retrouver ? Pourquoi maintenant et pas il y a vingt-cinq ans ? » Parce que la terre est ronde. Parce que je me sentais grand et fort. Parce que je croyais que j’avais besoin de personne. Parce que j’ai grandit. « Je ne sais pas. » Menteur. « A une époque on avait un lien fort, quoi que les choses n’aient jamais été avoué. A certains moments de ma vie je n’avais pas clairement envie qu’il vienne là-dessus et juge. Lorsqu’on s’est quitté nous étions gosses. Personne ne pouvait prévoir ce qu’on allait faire de nos vies. Inconsciemment c’est quelqu’un que j’admire. J’aurais voulu qu’il le sache. » Jeune, je lui en faisais voir de toutes les couleurs et jamais il n’aurait pu deviner que je le prenais pour beaucoup en modèle, raison pour laquelle j’ai eu beaucoup d’ennuis avec autrui durant mes années d’internat à l’hôpital. Je bâcle la chose. Je n’ai pas envie de devoir déballer ma vie, ma condition si opposée à mes origines. Parents rigides, situation financière basse, vieille école. Aujourd’hui je vis à merveille mon homosexualité que je n’aurais jamais osé avouer à mon frère, adolescent. Je suis chirurgien, je peux jeter de l’argent par les fenêtres tous les jours sans être dans le besoin. Je déteste l’engagement, le mot mariage je le fuis, de même que son amie « stabilité ». Mes doigts se crispent sur la tasse. Je préférai avant. Je préférai rire des situations causasses. J’attends la suite, j’attends le coup de grâce, le moment où il se lève et me tend la main par-dessus son bureau en me souhaitant une bonne soirée. Mais non. Pas tout de suite. Ma déception est passée. L’amertume aussi. Oubliées aussi rapidement. Je change d’humeur, redeviens tranquille. Je ne le quitte plus des yeux. Je voudrais reposer ma tasse. Le geste est trop brusque, trop assuré pour pardonner. Le café danse, tangue, mer agité et me coule sur les doigts. Je décroche rapidement de sa personne pour me retenir de crier et jurer après le café. Horrible douleur dans les doigts. Le liquide brûlant n’a pas épargné la chaire sensible. Je l’oublie une fraction et ma première réaction est de porter mon index et mon majeur à mes lèvres, sourcils froncés. Je jette un regard noir à la tasse bien qu’il s’agisse d’un être inanimé. Je recroise son regard, me sens sot, dans cette position. Je reste figé. Je fais un effort pour retirer mes doigts de mes lèvres. Il me rend maladroit. Je lui en veux et le désire d’autant plus. Ce bureau. Cette distance. Je les maudis. Je voudrais pouvoir impunément l’effleurer, le chercher encore plus. Je reviens à ce souvenir qui n’est que brume. « Vous avez un endroit où je pourrais passer ça sous l’eau ? » Je pense à moitié à ma main qui me fait souffrir mais pas plus. Certes, précieuses et délicates lorsqu’on est chirurgien, elles étaient au second plan lorsqu’il entrait en jeu, magnifiant mon champ de vision. J’aimerai qu’il m’accompagne aussi. Plus de distance. Peut-être même pourrais-je capter quelque fragment de son parfum. M’enivrer de sa présence délicate.


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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyJeu 9 Aoû - 22:01



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Un léger sourire, puis : « On appelle ça être disponible. » ; qui m'arrache à moi aussi un autre sourire. Je décide de ne plus reprendre ses mots, parce que je trouve moi-même ça agaçant. Disponible... y aurait-il un sens caché, ou me l'imaginerais-je seulement ? Je décide de ne pas m'avancer, de jouer la sécurité, et de ne voir dans ses mots que ce qu'ils disent clairement. Une disponibilité professionnelle. Personnelle. Rien de plus privé, rien de plus intime. Ou je risquerais de m'y perdre et de m'y brûler. De m'humilier. De m'en vouloir. D'évoluer sous son regard moqueur et son sourire supérieur. Je ne le connais pas. Pas assez pour ne pas douter. Jouer oui, mais jamais trop. Tracer des limites à ne pas dépasser. Et m'y tenir. Qu'il n'ait pas la mauvaise idée de me faire chavirer tout à fait. Et si je ne pouvais y résister ? Je ne sais pas ce qu'il adviendrait ensuite. Cependant je ne suis pas de nature optimiste. Dans le cas présent, je me force à ne pas l'être, surtout. À ne pas l'idéaliser. À voir seulement ce qu'il me laisse voir sans oublier le mensonge dont tout le monde se revêt. Ce qui n'est pas chose aisée, lorsque mes yeux le détaillent. Bien trop souvent.

« Ça, ça fait parti des certitudes que vous n’avez pas à chercher, je vous l’offre : je reviendrai, c’est évident. » ; avec un sourire amusé. Sa tirade me tire un léger rire. « Si c'est seulement pour m'apporter un chèque que je n'aurais pas forcément mériter : ça ne compte pas ! » ; les yeux riants. Et je m'aperçois qu'une fois que les mots prononcés – sans y penser vraiment – montent jusqu'à mes oreilles, ils me dépriment. J'annonce déjà une fin que je ne souhaite nullement voir arriver. J'espère bien qu'il reviendra avant. J'espère ne jamais retrouver William. J'espère laisser traîner les choses jusqu'à ce que même lui ne se souvienne plus du pourquoi de sa venue jusqu'à moi. J'espère tellement de choses. Tellement de choses le concernant. Alors que je ne le 'connais' que depuis quelques minutes. Pas même une heure. Et pourtant. Dans mes mots intérieurs, il fait partie d'un futur – proche, au moins – sur lequel je ne veux pas m'étendre plus. Et d'un passé que je ne parviens pas à me redessiner.
« La prochaine fois, je ramènerai le café. Ça sera… une maigre compensation par rapport à la frustration de cette personne que vous avez décommandé. » ; il offre. Généreux. Je fais un signe de la main dans le vague et lève les yeux au ciel, pour lui faire comprendre que ce n'est rien. « Vous savez, l'avoir frustré, comme vous dîtes, me fait plaisir au plus haut point. » Vraiment. Alors il n'a rien à se faire pardonner. Ou plutôt trop de choses. Dont il n'est que le coupable inconscient. Il n'y peut rien. Je n'ai qu'à regarder ailleurs. M'intéresser au fade, à l'insipide. À tout ce qui n'est pas lui.

Pourquoi maintenant ? « Je ne sais pas. A une époque on avait un lien fort, quoi que les choses n’aient jamais été avoué. A certains moments de ma vie je n’avais pas clairement envie qu’il vienne là-dessus et juge. Lorsqu’on s’est quitté nous étions gosses. Personne ne pouvait prévoir ce qu’on allait faire de nos vies. Inconsciemment c’est quelqu’un que j’admire. J’aurais voulu qu’il le sache. » ; il répond. Je le sens plus froid et distant. Il ne veut pas revenir là-dessus. Je le devine et, surtout, je le comprends. Mais retrouver quelqu'un de votre enfance lorsque vous ne voulez rien en dire et ne plus y penser... est-ce vraiment une bonne chose, ou au moins : est-ce la chose à faire ? Presque illogique, si l'on souhaite oublier un avant trop déplaisant. Je ne sais pas s'il m'en dirait plus, si j'insistais. Cependant, je sens qu'il ne le veut pas. Alors je n'ajoute rien. Pour le moment.

Je vois ses phalanges blanchirent, sa main qui agrippe la tasse trop durement. La anse menace de céder. Son regard se fixe au mien. Je fronce les sourcils et vais lui demander si tout va bien, lorsqu'il la repose. Sans grande délicatesse, en un geste bien trop brusque pour le liquide qui ne résiste pas à la tentation de passer par dessus la porcelaine crème. Ses doigts n'y échappent pas, le café évadé s'en régale.
Là où mon impulsivité m'aurait fait oublier le reste et aurait laisser s'échapper d'entre mes lèvres quelques paroles mauvaises et extrapolées, lui parvient à ne rien dire. Et à m'impressionner. Deux de ses doigts gagnent franchement sa bouche. Indécence. Ses lèvres charnues et rosées. Attirantes. Je m'y focalise. Toute mon attention sur ses lippes. Je ne vois rien d'autre, la pensée de lui proposer de passer sa main sous l'eau froide ne m'effleure même pas. Je m'attache à cette scène qu'il m'offre. La place sans y penser vraiment dans un autre contexte. Moins distingué, moins prude. Je mordille inconsciemment ma lèvre inférieure. Mais il ne regarde pas. Je me reprends à temps pour qu'il ne puisse pas capter quoi que ce soit. Et je me demande pourquoi s'éviter ainsi. Alors que je n'ai aucun doute quant à ses préférences. Juste le goût du jeu, du mystère. Peut-être se pose-t-il des questions à mon sujet. Comme beaucoup qui ont hésité avant de m'aborder. Ça m'amuse. Mais je ne saurais sûrement pas m'en contenter.
Lorsqu'il relève le regard, je suis présentable. Je parviens à hausser les sourcils, amusé, lorsqu'il se fige et retire doucement ses doigts d'entre le lilas de ses lèvres humides. « Vous avez un endroit où je pourrais passer ça sous l’eau ? » ; il demande. Et je me sens tout à fait stupide. Je me lève. Et en secouant la tête de gauche à droite, m'en voulant de n'avoir pas réagit : « Oui, oui, bien sûr. Je suis vraiment désolé. ». Je passe près de lui pour ouvrir la porte. Lui aussi est debout. Je le frôle. Frisson. Je ne montre rien de mon trouble, j'ouvre le panneau de bois et de verre, m'efface pour le laisser passer. Je l'accompagne jusqu'à l'évier, règle le thermostat, libère l'eau. Je le laisse glisser sa main sous le froid. « Plus de café pour vous. De toutes évidences, c'est bien trop dangereux. », je souris.
Excessivement proches. Une proximité souhaitée. Désirée, désirée, désirée. Et pourtant. Ma conscience me hurle de reculer. De ne pas m'approcher plus. Je suis déjà trop près. Le mettre à la porte. Refuser de travailler pour lui. Dire non à son argent, à sa présence, à tout le reste. C'est malsain. Incompréhensible. Pourquoi ? Comment parvient-il à me mettre dans cet état ? Recule ! Et j'avance. Recule ! Je prends une serviette, de quoi essuyer ses mains. Recule ! Il éteint l'eau, se retourne vers moi. Recule ! J'attrape sa main, délicatement. Et stupidement. Recule. Trop tard. J'assèche les perles d'eau. À sa place. Ridicule. Avec comme excuse, celle que je lui donne en riant : « Vous seriez capable de vous blesser encore. Un carré de tissu peut être extrêmement agressif. On l'oublie trop souvent. » ; la moquerie me sauve la mise. Je repose l'essuie-mains. Passe deux doigts sur sa peau nue. Afin d'être certain qu'elle est sèche. Pour quoi d'autre ?
Et ce contact, encore. Qui m’électrise.
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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyVen 10 Aoû - 20:59

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" Enjeu de taille. Trouver la faille. Oui mais quand elle danse, j'en oublie de respirer. Et quand j'y pense, on s'est plutôt pas mal trouvé. On est toujours à se chercher, à se faire..."
ENJEU - Western Chocolat

« Si c'est seulement pour m'apporter un chèque que je n'aurais pas forcément mériter : ça ne compte pas ! » En parlant de chèque, il faut que j’envisage de le payer. Mais payer c’est partir. Partir c’est ne plus le voir. Je repousse la chose, la remet à plus tard, comme l’alarme du réveil maintenant qu’on décale sans cesse tout en sachant qu’on y coupera pas. Il lève les yeux au ciel à ma proposition. Je n’en démords pas. Je lui offrirai un café. Peut-être même plus. Cependant le mot plaisir vient sur la table. Ca lui fait plaisir. Je réprime un frisson de satisfaction. Bouffée d’orgueil. Par mon intrusion toute à fait grotesque dans sa journée bien rodée par les heures de rendez-vous, je lui procure du plaisir. Je lui offre un énième sourire sans y penser, perdu dans ma simple joie de parvenir à lui offrir quelque chose d’aussi aléatoire. Certes, pas un plaisir extraordinaire, sa phrase relève peut-être même de la simple politesse, pour ne pas aggraver mon mal-être, pour que je ne m’embarrasse pas. Le mal est fait, il a du l’éconduire. Mais politesse ou pas, j’extrapole allègrement, espérant follement une marque de sincérité dans ses mots.

Il laisse tomber mon frère, il lâche la bride. Je lui en suis reconnaissant. Les choses ne sont pas aussi faciles que ce que je voudrais croire. Je peine à tout déballer devant quelqu’un. D’autant plus lorsque cette personne fait, à mon cœur, manquer un battement à chaque sourire dévastateur. Magnifique. Mon regard s’adoucit, je hoche doucement la tête de haut en bas. Je lui revaudrais ça. Il est certain que je vais finir par lui poser des questions gênantes, mais s’il en vient à se sentir mal, je laisserai le silence prendre ma place, comme lui venait de le faire. Comme pour instaurer un début de confiance. Un début de complicité. Si seulement.
A mon grand soulagement il ne rit pas de ma mésaventure. Pas même un air moqueur, un rire retenu ou un rictus. Rien. Il est discret, de l’autre côté. Et poli, toujours lorsque je lui demande si je peux me passer ça sous l’eau. Il s’excuse, ça me donnerait presque envie de rire, de le secouer et de lui rappeler que le plus imbécile de nous deux c’est moi. Que celui qui ferait mieux de s’excuser, c’est moi. Toujours dans le doute, on brasse de l’air, il me frôle. Je cesse de respirer, surpris. Agréablement surpris. Il ne réagit pas de son côté ce qui me force à tempérer ma propre réaction. Il s’occupe mieux de moi que n’importe qui, réglant le thermostat de l’eau. J’y place mes doigts douloureux sans plus m’inquiéter d’autant d’attention. « Plus de café pour vous. De toutes évidences, c'est bien trop dangereux. » Je ris. «Je tuerai pour du café. Je réanimerai des morts s’il le fallait ne serait-ce que pour une tasse. » Je tourne la tête vers lui. Trop près. Il n’y a plus que le bruit de l’eau et de sa respiration sur laquelle je me calque inconsciemment. Je fais la moue. Le tuer n’est pas dans la liste des choses à faire. Je ne serai par contre l’idée de devoir lui faire un massage cardiaque cependant.
Je coupe l’eau sans décrocher mon esprit des pensées qui lui sont toutes adressées. Est-ce bien raisonnable d’être si proche avec quelqu’un dont on espère professionnellement parlant quelque chose ? Je me tourne vers lui. Avant même que je n’ai le temps d’envisager de lui demander une serviette il attrape ma main. Je ne comprends plus. Mon cerveau ne veut plus faire d’efforts pour trier les informations. Il rit, ça me suffit. « Vous seriez capable de vous blesser encore. Un carré de tissu peut être extrêmement agressif. On l'oublie trop souvent. » avance-t-il. Je fais une moue boudeuse puis ris en écho à son propre amusement. « Allez-y, traitez moi d’assisté tant qu’on y est. Vous êtes peut-être aussi vexant que je pourrais l’être. » Deux de ses doigts touchent clairement ma main. Contact frontal. Galvanisant. Je les attrape doucement sans excuse valable et soutiens son regard quelques instants avant de baisser les yeux.
Une alliance. Je lâche à la seconde même ses doigts, déboussolé. Je me sens trahi, honteux et hors du temps à la fois. Pas à ma place. Un mur comme celui de Berlin vient de se matérialiser entre nous, bien plus douloureux qu’un bureau. J’ai du mal à regarder autre chose que son alliance. Quelques secondes auparavant j’aurai pu l’embrasser. Là je désire être enterré vivant. Et loin de lui. Loin de son alliance et de son rire qui me fait frémir à chaque éclat. Je me dis lui en vouloir car c’est plus facile de se mentir. Je détourne la tête, gêné. « Merci. » Je ne trouve pas mieux. J’aurai voulu être blessant, pour qu’il soit aussi mal que moi, mais je ne trouve rien. Pas les mots. Pas la force. Je le fuis. Comme au début. Retour à la case départ. Dois-je reparler de William. Je retourne près du siège sur lequel je me suis trouvé quelques minutes auparavant. Je veux partir. Je ne veux plus l’entendre rire. Je ne veux plus qu’il me sourit. Je voudrais plonger les deux mains dans le café et partir comme ça, pour avoir une bonne raison de me sentir mal. Pour avoir une bonne raison de mentionner le mot douleur. Je veux lui signer son chèque, reprendre mon manteau. Me tirer. Il aurait mieux fait de me planter une fourchette dans la cuisse, mon ego aurait moins saigné.
« Je vais vous laisser, vous avez sans doute une famille qui vous attend chez vous. Combien dois-je vous laisser un acompte ? Et discutez pas sinon je remplis le chèque sans votre aide. » Je m’efforce. Prendre une voix blanche. Une voix neutre. Une voix comme celle qu’il avait utilisée avec cette femme. Une voix qui ne ment pas mais qui n’exprime rien. Je relève les yeux. Léger signe du menton qui se veut interrogateur. Rien de pires que les mariés. Je plaisante moins, je suis plus intransigeant. Moins transi. Mon ego blessé est un chien qui ne se fera pas mordre deux fois et la première morsure faite, rares sont les choses pardonnées par la suite. Mais je ne me veux pas hostile. Il est, certes marié, mais toujours aussi irrésistible l'enfoiré.

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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyVen 10 Aoû - 21:58



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Un rire. Décidément délicieux. Qui creuse des fossettes dans ses joues lisses, découvre ses dents blanches et plisse ses yeux. Des fossettes et un sourire parfaits. Un regard pénétrant, profond, expressif. Sur lesquels je m'attarde, le balayant d'un regard brillant, je le sais. « Je tuerai pour du café. Je réanimerai des morts s’il le fallait ne serait-ce que pour une tasse. » ; son visage doucement tourné vers le mien. J'avale son souffle et respire son odeur. Je me perds trop aisément dans l'acier de ses yeux. Je l'imagine qui me jauge. Je me détourne, ris aussi. Son rire appel inexorablement au mien. Qu'il m'en offre quelques fragments sans raison, et je le suivrais. Bêtement. Juste comme ça. « Comme je comprend ! Vous extrapolez si peu les choses... » ; je lance, sur sa lancée. Je n'irais pas jusqu'à tuer. Mais réanimer, pourquoi pas. Du bouche à bouche sur des lèvres aussi exquises que les siennes : sans hésitation aucune. Sans qu'on me le demande, même. Avec de la caféine en récompense, en prime.
Continuer à me moquer seulement pour cet air qu'il prend. Cette moue boudeuse et adorable. Attirante. Comme chacun de ses gestes et de ses mots. Ce rictus associé à son rire qui m'assaille à nouveau... Presque trop pour moi. Qui déjà défaille. « Allez-y, traitez moi d’assisté tant qu’on y est. Vous êtes peut-être aussi vexant que je pourrais l’être. ». Je relève doucement les yeux vers lui, la tête encore baissée vers sa main, léger sourire aux lèvres. « Assisté. », je dis doucement, presque dans un murmure. Par pure et narquoise provocation. Puéril.
Sans que je ne m'y attende le moins du monde, il attrape ma main de ses doigts agiles, ses yeux dans les miens. J'ouvre la bouche, les sourcils légèrement froncés : surpris. Tellement que je ne trouve pas quoi dire. Et que je ne pense pas à dégager ma main. Après tout, j'ai cherché ce contact franc, appuyé. Je suis son regard qui se baisse. Puis, il me lâche. Trop brutalement. J'avise mon alliance qui semble briller de milles feux. Il ne la quitte pas des yeux. Je sais que c'est ce sur quoi il lorgne. Son comportement m'apprend simplement que je ne me suis pas trompé, depuis le début, depuis que mes yeux se sont posés sur lui. Et aussi, il me surprend, me déçoit et me vexe. Tout à la fois. Changement d'attitude. Des deux côtés. Je relève la tête, les lèvres scellées en un rictus neutre. Le regard à la fois triste et colérique. Il ne me regarde même plus. N'ose pas se retourner vers moi lorsqu'il me remercie. Par pure politesse presque malvenue. « Ce n'est rien. Rien du tout. » ; je dis. Plus froid et distant que neutre. Je lance le torchon sur le rebord de l'évier, alors qu'il retourne s'asseoir. Je le suis, le pas plus brusque. Je reste debout, près du bureau, du côté de ma chaise. Je croise les bras, pour me donner une contenance. L'alliance dissimulée par mon autre bras. Je le regarde. De haut. Attends qu'il parle. Qu'il m'explique ou remette son frère sur le tapis. Qu'il dise juste quelque chose. Je lui laisse le choix. Et il prend le mauvais. « Je vais vous laisser, vous avez sans doute une famille qui vous attend chez vous. Combien dois-je vous laisser en acompte ? Et discutez pas sinon je remplis le chèque sans votre aide. » ; je ne reconnais pas tout à fait ses intonations. Il trouve le courage de me regarder à nouveau, m'interroge du menton. Je ris. Un rire amer. Forcé. Je décroise les bras, claque mes cuisses. J'esquive pour le moment la première partie de sa tirade, celle qui m'intéresse le plus – celle qui doit lui aussi l'intéresser plus intensément –, celle qui me fait rire jaune. « Rien. Ne laissez rien. » ; qu'il ne laisse rien de lui. Pas de chèque. Plus d'odeur. Plus de sa présence, rien qui ne pourrait me le rappeler. Qu'il reprenne sa carte. Et cette affaire, cette recherche. Qui présage trop de temps à passer ensemble. « Je ne discute pas. Je ne veux juste pas de cet acompte. On verra ça plus tard. Quand vous aurez retrouvé le sourire. » ; j'ajoute, la tête penchée, un sourire forcé pour illustrer mon propos. Je résiste à l'envie de décrire ce sourire ravageur. Ça lui ferait bien trop plaisir.
J'avance vers la porte sans le regarder. Je me maudit de préférer rester fier plutôt que d'observer encore son visage. Apaisant. Tout à l'heure, au moins. Quand on sait que c'est peut-être la dernière fois que je le vois... Je n'ai même pas su apprécier son dernier vrai sourire. Et la dernière fois qu'a retenti son rire. Je me frappe mentalement. Et je le roue de coups imaginaires. C'est de sa faute. Juger sans chercher à en savoir plus ! Je serre les dents, me retient de grogner, de lui sauter dessus, de lui lancer un regard tout ce qu'il y a de plus mauvais, de l'insulter. Et de l'embrasser. Paradoxe.
J'attends qu'il se lève. Je ne le mets pas dehors : il l'a fait tout seul. Je ne lui tend pas même la main. Je veux ce contact, mais lui l'a rejeté tout à l'heure. Il passe la porte, il a le dos tourné. Je vais claquer la porte, lorsque, presque malgré moi, je prend la parole d'une voix claire et blanche. « Vous allez m'expliquer pourquoi ce brusque changement d'attitude, ou bien je me contente de suppositions peut-être erronées qui vous placent toutes très bas dans mon estime ? » ; mon cœur cogne trop rarement et trop fort, mon estomac se serre. Mais ça ne m'empêche pas d'être mauvais. Cependant, il n'a plus rien de la colère dans mes yeux. Juste de l'incompréhension et de la fatigue. « Vous osez juger à la vue d'un simple bijou. Vous connaissez sa signification, pour moi ? Vous ne savez rien. Et vous vous permettez de juger. » ; je secoue doucement la tête, las de devoir m'expliquer. De devoir lui expliquer. Presque blasé. Je suis appuyé contre le mur, bras de nouveau croisés. « M'avez-vous entendu mentionner un seul des stéréotypes qui collent à la peau des chirurgiens esthétiques ? » Je me décolle du mur, avance vers lui. Non, bien sûr que non. C'était une évidence, pour moi, qu'il n'était pas comme tous les autres. C'était. « J'attendais plus que ça, de vous. Je ne sais pas pourquoi ; j'attendais autre chose, c'est tout. Mais vous vous montrez mesquin et blessant. Vous perdez beaucoup de votre charme. » ; d'une voix toujours blême. Je parviens tout de même à lui adresser un sourire. Léger. Doux. Épuisé.
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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptySam 11 Aoû - 20:00


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Il me regarde de haut. Ca n’a pas grande importance Qu’il me méprise. Il est plutôt mal placé cette fois-ci. Je veux l’ignorer mais je sens sa présence glaciale. Je sens sa colère jumelle à la mienne. « Rien. Ne laissez rien. » Ma mâchoire se crispe d’elle-même. Je n’ai pour habitude qu’on me dise non. Je n’ai pas pour habitude de me faire rabrouer comme un enfant capricieux. Une veine tape à ma tempe, marquant le tempo régulier et violent de ma fierté atteinte. Il me donne un second coup, un revers. Mon sourire. Une phrase qui aurait du suffire à adoucir ma colère ne fait que la solliciter d’autant plus. Elle l’attise même. Je refuse. Je refuse de me soumettre à ses grands airs d’homme de fer alors même que j’ai voulu respecter sa vie privée. Je me fiche de son sourire. Il est marmoréen. Il ne me fait ni chaud, ni froid. Pas même un tressaillement dans mon cœur. Un bref grognement en réponse. Je brûle. De rage. D’une rage féroce. Je le maudits. Il va vers la porte, signal sans équivoque qu’il souhaite me voir disparaître de sa vie. Ca me va. La colère m’aveugle. Je me contiens, je reste droit. Je le suis sans un mot. Je voudrais lui hurler que cette vision m’arrache le cœur de la poitrine. Je voudrais m’époumoner que je le désire plus que tout, quitte à poignarder ma propre fierté. Quitte à la pousser au suicide. Mais non. Cette chienne est encore trop tenace, ses griffes fermement plantées en moi. Je refuse de céder.

Je passe la porte en évitant son regard. En évitant de me retourner. Il n’existe pas. « Vous allez m'expliquer pourquoi ce brusque changement d'attitude, ou bien je me contente de suppositions peut-être erronées qui vous placent toutes très bas dans mon estime ? » Je reste un instant pétrifié, préférant lui montrer mon dos, mais il ne se contente pas d’une feinte. Il remet le couvert une fois. Puis deux. Je me retourne. Mon cœur balance entre désarroi et courroux. Si la colère semble l’avoir quitté mais elle m’est revenu en pleine figure. Un virus qui s’attrape trop facile et aux remèdes peu simples. « Pardon ? » Si la formule se veut polie, je mugis dans le hall. « Vous êtes en train de me reprocher d’être respectueux de ce que symbolise une alliance dans quatre-vingt dix-neuf pourcents des cas ?! Vous êtes en train de me blâmer de ne pas m’aventurer n’importe où aux risques de faire souffrir non pas une personne mais deux ? Excusez-moi, j’aurai du penser que vous étiez un faux-marié, ça tombe sous le sens ! » Je lève les bras, impuissant. Mes yeux cherchent en vain du réconfort de sa part qui ne viendra certainement pas. Je connais déjà le refrain. En m’emportant, j’ai franchi une limite de non-retour. Qu’il souligne que je perds mon charme tombe dans l’oreille d’un sourd. Je n’y prête pas un instant un grain d’attention, ravagé par la douleur sauvage de savoir que je brise quelque chose qui aurait pu être fantastique. Qui aurait peut-être même pu changer ma vie. Des stéréotypes sur les chirurgiens ! Qu’il s’en donne à cœur joie, ce n’est qu’une ombre au tableau. «Trouvez donc quelqu’un de plus méprisant que moi vis-à-vis des alliances. » J’ai mal au crâne à force de serrer les dents. Je n’entends plus que mon sang battre violemment. Martèlement intense trop proche de mon oreille. Je tourne les talons, évite sa secrétaire pour qui je n’ai pas un regard et sors aussi prestement de l’immeuble. L’air froid entre à grandes goulées dans mes poumons. Des glaçons dans ma poitrine. Je ne sais pas si ça vient d’ici ou là, mais ce n’est pas agréable. Peut-être appelle-t-on ça les remords. Je remonte la rue à grands parents. Des ailes poussées grâce à la fureur. Je jette négligemment mon manteau sur le toit de ma voiture. Elle répond positivement à l’appel électronique de la clé, se déverrouille. J’ouvre la portière sans délicatesse, envoie tout à l’intérieur du côté passager mais reste dehors quelques instants. Juste le temps de laisser la pression redescendre. Des fourmis naissent au creux de mon estomac. Mon cœur répond mal. Je voudrais m’asseoir, mais je connais cette sensation. Je m’appuie vainement contre la carrosserie. Mes muscles jambiers tressaillent d’eux-mêmes. Volk. C’est comme ça qu’il s’appelle. Je ne peux pas mourir sans connaître son prénom.
La panique. La terreur. Je la connais, nous sommes maintenant familiers. Je l’insulte. Elle me harcèle de façon cyclique. Les mêmes choses tendent à se reproduire. Mais aujourd’hui je sais que mieux vaut éviter de rencontrer charnellement le pare-choc d’une voiture, quand bien même celle-ci est au pas. J’abandonne tout comme ça, je cours à en faire exploser mes organes. Je bouscule un homme. Il me retourne un compliment vulgaire. Je ne me retourne pas. Plus rien d’autre ne compte. J’avale les mètres sans peine, puisant cette puissance dans quelque recoin perdu. Sa main. Je la connais.

Trop brute je manque de peu de passer à côté de la bonne porte. Je rentre sans réfléchir cette fois. Mon cœur cherche à me briser les côtes en cognant si fort. Je suis à bout de souffle mais ça ne m’empêche de faire irruption dans son bureau. Il s’entretient avec sa secrétaire mais une fois de plus je l’ignore. Je passe à côté d’elle comme si elle n’existait. Comme si elle ne rentrait pas dans mon champ de vision. J’ai horriblement chaud. Je n’ai plus l’habitude d’avoir des coups de sang pareils. Plus personne ne pousse à bout à ce point depuis longtemps. Depuis que William a prit ses cliques et ses claques. Mon frère est relégué au rang de la secrétaire. En matière d’importance à ce moment précis, ils se valent. Qu’ils aillent faire des enfants. Je me plante face à Volk et saisis son visage entre mes mains. Je ne veux pas l’entendre. Je ne veux pas entendre sa propre rage. Je ne veux rien entendre de lui. Je pose mes lèvres sur les siennes sans plus réfléchir. Je l’embrasse. Partage de toute cette attirance meurtrie par nos mauvais penchants. Mais ça compte peu.
Je me recule doucement. Je ne sais pas quoi lui dire. Pire. Je n’ai rien envie de lui dire. Je veux l’entendre. Le voir. Le sentir. Je ne veux pas gâcher ça avec mes excentricités. Je suis physiquement à bout, tentant de reprendre mon souffle. Je passe une main dans mes cheveux, arrache les manchettes qui me gênent et remonte les manches de ma chemise. Je ne le quitte pas des yeux, mi-curieux, mi-craintif. Je finis par me laisser tomber sur le siège que j’ai occupé quelques minutes auparavant. La secrétaire n’est réellement plus là, à mon grand soulagement. « Enchanté. Je m’appelle Swann. » Je lui tends la main, affichant un sourire doux. « Et je ne devrais pas tarder à faire un AVC dans votre bureau. Mais avant ça je serai ravi de savoir ce que signifie pour vous votre alliance. » On prend les mêmes et on recommence.

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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptySam 11 Aoû - 20:47



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Il se crispe. Tout entier. Tendu. Je m'en veux de le mettre en colère. Et, en même temps, j'apprécie que mon comportement le fasse réagir. Même mal. C'est tout ce que j'attendais en réponse à ma toute nouvelle froideur et à mes quelques mots assenés avec un ton dur.
« Pardon ? », qui ne présage certes rien de bon. Il est aisé de le deviner aux éclair que me lance ses yeux et à la colère qui secoue sa mâchoire. Qui le secoue presque entier, à dire vrai. Et je ne m'en veux pas. Cartes sur table. « Vous êtes en train de me reprocher d’être respectueux de ce que symbolise une alliance dans quatre-vingt dix-neuf pour cents des cas ?! Vous êtes en train de me blâmer de ne pas m’aventurer n’importe où aux risques de faire souffrir non pas une personne mais deux ? Excusez-moi, j’aurai du penser que vous étiez un faux-marié, ça tombe sous le sens ! » ; les bras au ciel, son regard dans le mien. Je ne dis rien. Comment lui expliquer que ce n'est pas directement cela que je lui reproche ? Je me tais, me contentant de secoue la tête, la bouche entrouverte. « Trouvez donc quelqu’un de plus méprisant que moi vis-à-vis des alliances. » ; si je ne lui en voulais pas tant, j'aurais certainement pu lui avouer que, à cet instant, je méprise cette alliance au moins autant que lui. Au lieu de ça, je reste planté là à le regarder. J'attends. Qu'est-ce que j'attends ? Je ne le sais pas moi-même. Quelque chose d'autre. Qu'il hurle pour de bon. Qu'il s'enfuit. Ou qu'il s'abaisse à m'approche. Plus près. Encore. À me frôler. M'enlacer. Me laisser sentir et effleurer sa peau plus que quelques secondes brèves et fuyantes.
Il se retourne. Le lien ténu de nos regards accrochés se brise. Quelque chose en moi aussi. Entre nous. Qui s'éclate ou s'érige. La porte claque. Ma gorge me brûle. Du sel sur la plaie qui se creuse dans mon cœur. Je reste là. Le revois partir en boucle. Je ne bouge pas. Surpris malgré tout. Malgré le fait que je me doutais de sa décision. Si ce cabinet n'avait pas été le mien, j'aurais sûrement agis de la même façon. Je reprends finalement mes esprits. Je secoue brusquement ma tête. Je ne lui courrais pas après. Mes jambes ne répondent plus de rien. Je le poursuis mentalement. Il doit m'en vouloir. Me détester. Me mépriser. Et c'est ce que je ressens pour ma personne aussi. Pourquoi accepterait-il de m'écouter ? De seulement me regarder dans les yeux ? De ne pas me cracher au visage. Je respire. Prend mon souffle dans le plus profond de moi-même. Expire douloureusement. Je ferme les yeux. Un instant. Il apparaît sous mes paupières closes. Je les rouvre comme lorsque l'on prend conscience d'un cauchemar. Je ne les ferme plus que brièvement. Il me fait mal.
Je retourne dans mon bureau. Echo m'y suit. Elle a assister à l'échange. Bon gré, mal gré. Mais elle a la décence de ne rien dire. Elle ne semble pas même gênée. Égale à elle-même. Elle commence à me parler d'un boulot qu'un ami à elle souhaiterait que je fasse. Je lui dis d'accord. Je fronce les sourcils, lui demande de partir. Je veux rester seul. Et ressasser ses traits. Sa voix. Sa peau. Mais elle reste. Tant pis pour elle. Qu'elle supporte ma mauvaise humeur et mon mal-être.
Un bruit me surprend. La porte d'entrée qui claque contre le mur. Tous deux nous retournons vers l'origine du bruit. Je n'ose pas espérer que ce soit lui. Et pourtant... Le voilà qui m'apparaît. Est-ce que je me l'imagine ? Une matérialisation imaginée presque parfaite. Non. Tout à fait parfaite. Parfait. Essoufflé. Il n'en ait que plus beau. Que plus attirant. Que plus désirable. D'un pas rapide il se hisse jusqu'à ma hauteur. Je n'ai que le temps de penser que soit il va me frapper, soit il va m'assener d'autres vérités que je n'ai pas envie de croire. Soit il va-... m'embrasser. Ses mains sur ma peau. Un frisson qu'il peut sans doute percevoir. Ses lèvres sur les miennes. Comme un feu d'artifice. Qui me brûle tout entier. Chaleur bienfaitrice. Je ne me suis jamais senti si bien. Si complet. Si à ma place.
Il recule. Je crains qu'il reparte. Je résiste à l'envie de tendre le bras afin de le retenir. Mais il passe une main dans ses cheveux, relève ses manches sur des avant-bras musclés et se rassoit. Les yeux dans les miens. Je n'ai pas quel air j'ai. Mais j'imagine qu'il ne s'en offusquera pas. Je détourne le regard, afin de tenter de reprendre contenance. Je remarque l'absence de Echo. Je l'en remercie intérieurement. Je m'approche de lui. Plus de bureau entre nous. Je me sers d'ailleurs de ce dernier comme d'un fauteuil. Je m'y appuie, les bras croisés. Mais plus du tout en un signe de défense, d'agressivité ou de colère.
« Enchanté. Je m’appelle Swann. » ; la main tendue vers moi, un sourire qui appelle au mien sur les lèvres. J'approche mes doigts. J'attrape sa main tout doucement. Caresse avant de l'enserrer vraiment. Ce contact qui me fait m'interroger encore. Et il ajoute : « Et je ne devrais pas tarder à faire un AVC dans votre bureau. Mais avant ça je serai ravi de savoir ce que signifie pour vous votre alliance. ». Toute ma colère s'est envolée. Je ne comprends. Je ne comprends pas pourquoi, je ne comprends pas comment. Il parvient à m'amadouer avec cette facilité déconcertante. A m'enrager avec tout autant d'aisance. S'il continue à torturer mon cœur ainsi, je l'imagine lâcher prise plutôt rapidement. « Arkadi. Et tout le plaisir est pour moi. » ; du moins quand il ne me regarde pas de cet air mauvais et blessant dont il a usé tout à l'heure. Mais on reprend les choses à zéro. Alors je me contente de ne pas mentionner cette partie de ma pensée. « Je vous en prie, pas d'AVC. Mais quelque chose qui requiert du bouche à bouche et un contact physique appuyé : pourquoi pas ? » ; en haussant les épaules, comme j'aurais lancé une banalité.
L'alliance. Je le remercie de ne pas rester sur ses préjugés. L'alliance... Automatiquement, je porte ma main à la bague. Je la tourne, tend mes doigts et l'observe. « C'est... En fait, ce n'est plus rien. Juste le souvenir d'une erreur. » ; je relève les yeux vers lui, hausse à nouveau les épaules, demi-sourire. Je ne me trouve pas suffisamment explicite. Je veux ajouter quelque chose. Je ne trouve pas tout de suite quoi. Instant de silence. « La bonne formulation, ce n'est pas 'qu'est-ce qu'elle signifie', mais plutôt 'qu'est-ce qu'elle ne signifie pas'. Elle ne signifie pas un amour pur, sincère et éternel. Elle ne représente pas le mariage comme on peut parfois se surprendre à le rêver. Ni la famille qui va bien trop souvent inexorablement avec. » ; je liste. Pause. Je reprends : « C'est une erreur. Un mensonge. C'est terminé. Ce n'est plus qu'un ornement. Qui rappelle à la fois le temps perdu et la honte. ». Une adolescence gâchée, en somme. « Lucky et moi, on est ensemble plus que par intérêt. Parce que c'est plus simple. Et qu'elle a besoin que je reste près d'elle. Pour l'instant. C'est une question d'argent. Et d'amour, même si ce n'est pas le bon. » ; j'ai mentionné son surnom sans le souhaiter, sans m'en rentre compte. D'une manière automatique. J'espère qu'il comprendra. Qu'il ne m'en voudra pas. Qu'il ne claquera pas encore la porte.
Je ne sais pas vraiment ce que signifiait son baiser. Je veux dire... ce qu'il doit amener, ce qui doit se passer ensuite. Je n'ose pas le toucher. J'imagine que même racontée, la vue de l'alliance risque de le déranger. Alors je range cette main sous l'autre. la soustrait à sa vue. « Vous êtes revenu. » ; dans un murmure. « Je l'avais dis, que vous reviendriez. » ; presque moqueur, rappelant nos échanges précédents. Je veux lui demander pourquoi. Pourquoi avoir fait demi-tour. Pourquoi avoir parcouru le chemin dans l'autre sens, courant au point de s'essouffler. Pourquoi être revenu embrasser un fade inconnu, après les mots plus ou moins implicitement mauvais. Mais la phrase ne se construit pas. Je me contente de l'interroger du regard. Et de souhaiter un autre de ses baisers. L'étincelle de nos lèvres qui se trouvent.
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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyLun 13 Aoû - 18:55

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«Arkadi. Et tout le plaisir est pour moi. Je vous en prie, pas d'AVC. Mais quelque chose qui requiert du bouche à bouche et un contact physique appuyé : pourquoi pas ? » Je ris doucement et roule des yeux. Du bouche-à-bouche. Et comment ! Je veux bien avoir un malaise. Je fais mine de tourner de l’œil, portant ma main à mon front. L’envie de rire me reprend d’assaut violemment et j’y cède facilement, mauvais comédien. Je me redresse dans le siège et le regarde avec amusement. « Quand je donne mon prénom j’attends rarement, en retour, d’être vouvoyé. » Sa décontraction me plait. Non. J’en raffole. La phrase jetée sur le tapis m’amuse bien plus que s’il en avouait trop clairement l’humour.
Je l’écoute patiemment parler de ce mariage. Je ne comprends pas. Je ne peux pas comprendre. Je ne pourrais jamais comprendre même car j’ai toujours su. J’ai toujours su que je n’étais pas à même de donner un amour sans pareil à une femme. Mais lui avait commis l’erreur. Il était de ceux qu’on appelle les gens biens. Il ne l’avait pas rejeté. Il ne l’avait pas rejeté comme j’avais pu me laver les mains de Susan. J’acquiesce sans parvenir à digérer toutes les informations. Mais l’essentiel est là. L’essentiel a été craché : je suis à ma place dans son bureau à savourer la vision de sa plastique parfaite. « Ca prête à confusion. » Bien pire que ça. Ca me révulse. Ca met en péril tout mes acquis. Tout est passé au broyeur. J’hausse les épaules, décontracté, pour lui signifier que ce n’est pas grave. Après tout je m’emporte tout aussi facilement que je me calme. Il soustrait à mon regard l’alliance. Cela me soulage, au fond. De ne plus l’avoir dans mon champ de vision direct.

« Vous êtes revenu. » Interloqué, je relève les yeux vers lui. « Je l'avais dis, que vous reviendriez. » Je grogne en retour. Le jeu a repris et m’amuse tout autant qu’avant. Je lève doucement les mains, paumes face à lui et baisse le regard, un sourire narquois pendu aux lèvres. « Mea culpa, je suis donc un assisté prévisible. » Ma respiration a repris un rythme s’approchant approximativement de la normalité. Je fais un effort pour me sortir du siège et m’approcher de lui. Je lève le menton, défieur. Je suis si près. Trop près. Je le piège par la même occasion, à moins qu’il n’ait un bon crochet droit ou qu’il donne étonnement bien des coups de pied. « Et là, je vais faire quoi Madame Irma ? »
Ses yeux m’interrogent, traque une réponse dont je ne comprends pas bien la question. Je fronce doucement les sourcils face à cet air inquisiteur avant de comprendre qu’après tout, ce qu’il y a de plus incompréhensible après son alliance, c’est sans aucun doute mon comportement. Je l’observe calmement alors que nos corps pourraient presque se toucher. Il dégage quelque chose d’incroyablement attirant ainsi appuyé contre son bureau. Comme un aimant. Une force attractive qui défie toutes les lois de la physique. Je me sens malgré tout obligé de me justifier. « J’avais encore jamais eu envie de casser la gueule de quelqu’un et de l’embrasser en même temps. J’ai du faire un choix. » Je lui souris, moqueur. Si je suis revenu c’est parce que je ne peux pas me résoudre à passer à côté d’une personnalité pareil. D’une alchimie comme celle-ci.

Je me détourne de lui non sans quelque plaisir provocateur. Je résiste à mes propres lubies pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Je fais brièvement le tour de la pièce pour ramasser les boutons de manchettes qui avaient volé et reviens près de lui. Je pose à nouveau mes lèvres sur les siennes pour le distraire et glisse impunément lesdits boutons dans la poche de son pantalon. Je recule d’un pas en riant déjà. « Voici l’acompte. J’ai le sourire. C’était le marché. » Je m’amuse à retourner ses propos contre lui, quand bien même ont-ils été prononcé sous le joug de la colère instable. Je le pousse gentiment pour qu’il me laisse une place et prend la même position que lui. Nos épaules se touchent. Cependant je ne croise pas les bras. Je préfère poser mes mains sur le rebord du bureau pour mieux m’y tenir. Je regarde droit devant moi paisible. Les contacts physiques répétés par mon initiative ont calmé mon orgueil et par la même occasion mon empressement même si le désir de renouveler l’expérience est toujours présent. J’incline la tête, pensif. « Bon, par contre pour le numéro nuit et jour ce n’est plus vraiment d’actualité sachant que toutes mes affaires sont restées dans ma voiture, elle-même portière ouverte avec clef sur le siège passager. » Je fais la moue, plus embêté à l’idée de devoir les démarches administratives pour faire opposition plutôt que par le vol de toutes mes affaires. Il fallait que je change de manteau quoi qu’il en soit. « Donc plus tard je quémanderai pour emprunter le téléphone qui se trouve sur le même bureau où sont tes fesses pour un taxi car rentrer à pied, j’ai déjà donné et ça n’a pas été terrible. »

Mon regard balaye la pièce avec curiosité. Comment finit-on détective privé ? Comment en vient-on à chercher les choses ou les personnes que les autres ont perdues ? Tant d’énergie pour si peu de gratitude. « C’est déjà arrivé que tu ne trouves pas ? Je veux dire, rien du tout, pas même l’ombre d’une piste ? » Un boulot à en devenir fou. Et secrètement je l’admire pour tout ce temps qu’il doit passer auprès des autres, à chercher, fouiller, traquer et pister.





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MessageSujet: Re: it is nice to see you again ♦ arkadi   it is nice to see you again ♦ arkadi EmptyLun 13 Aoû - 19:49



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J'aurais pu jouer le jeu à fond, mais au lieu de ça, je me contente de me gargariser de ce rire que j'imaginais, quelques instant seulement auparavant, ne plus jamais avoir le plaisir d'entendre. Et je l'accompagne doucement du mien, avant de me laisser emporter lorsque lui ne se contient plus non plus. Quel appel à la débauche, cet homme. « Quand je donne mon prénom j’attends rarement, en retour, d’être vouvoyé. » ; il dit. « Désolé. L'habitude. Et... Le vouvoiement me paraît plus approprié, sans que je puisse réellement expliquer pourquoi. », je m'excuse. Une marque de respect. Plus que ça. La peur de la proximité, aussi. Mais en aucun cas un rejet. J'imagine qu'il le comprendra. Je l'espère. Le tutoiement viendra en temps voulu. Sans que je n'y fasse attention. Tout seul. Certainement lorsque je parlerais plus vite que je le voudrais. Par inconscience. « Ceci-dit, vous entendre me tutoyer me ravirai. », j'ajoute, souriant. Je sens quelque part un paradoxe. Sans m'en soucier.
Un signe de tête. Juste un signe de tête. Tout ce que mon monologue interrompu lui aspire. Je comprends. Mais j'aurais souhaité savoir plus précisément ce qu'il en pensait. Même si ce n'est certainement pas bon pour moi. Seulement savoir si j'avais baissé juste insensiblement dans son estime ou de façon beaucoup plus considérable. Savoir s'il lui restait une pointe de mépris à mon encontre. Plus, peut-être. Ou autre chose. Au lieu de ça, il dit seulement : « Ça prête à confusion. » ; accompagné d'un haussement d'épaule. Dont je me contente.

Un grognement qui me fait sourire, moqueur. Mains levées, regard à terre : coupable. Il joue, rictus railleur. « Mea culpa, je suis donc un assisté prévisible. » ; qui me tire un rire bref. Prévisible ? Peut-être une fois qu'on se fait à son côté lunatique. Je secoue la tête en un signe de dénégation.

Il s'approche, cou tendu, menton en avant. Mon regard dans le sien, je ne bouge pas. Préférant me concentrer sur une respiration que je juge trop irrégulière. « Et là, je vais faire quoi Madame Irma ? » ; il m'interroge. Je veux m'approcher, attraper ses lèvres pleines en guise de réponse. Au lieu de ça, je lui lance un regard inquisiteur. Qui maintient la distance. Si courte. Si aisément franchissable. Il prend la peine de me répondre. Ce que j'apprécie. « J’avais encore jamais eu envie de casser la gueule de quelqu’un et de l’embrasser en même temps. J’ai du faire un choix. » ; je fais la moue, réponse à son air assurément moqueur. Ne sachant pas trop quoi en penser. Finalement, je fais un choix aussi et lui répond : « Je décide de me sentir privilégié d'être le premier à vous mettre dans cet état. Et de m'estimer heureux de ce choix. J'avoue que vos mains, dans ce premier contexte, ne me tentent pas tout à fait. ».
Je le vois reculer lorsque je m'apprêtais à nous rapprocher encore. Il ramasse les boutons qu'il a, plus tôt, fais s'envoler. Et il revient. Un nouveau baiser. Qui me prend par surprise. Tout comme le premier. J'ai à-peine le temps de me détendre et d'apprécier que, déjà, il se dégage. Je le sens glisser quelque chose dans ma poche ; les boutons. Il recule et rit : « Voici l’acompte. J’ai le sourire. C’était le marché. » ; il me cite. Je résiste à l'envie de lui tirer puérilement la langue. Au lieu de ça, je lève les yeux au ciel en soupirant. Je ne pensais pas qu'il aurait retenu ces mots. Je ne pensais pas qu'il reviendrait ; je ne pensais donc pas qu'il pourrait me les retourner. Je secoue la tête. S'il ne garde pas le sourire, je les lui fait avaler. Si si. Je les tâte à travers ma poche. Quelque chose de lui. Comme un cadeau.
Il réclame une place près de moi, il me décale doucement. S'assoit. Épaules et bras collés. Il ne me regarde plus, regard au loin. J'observe, quant à moi, son profil. Et ne m'en rassasie pas. Il penche la tête, l'angle change, mes yeux restent accrochés. « Bon, par contre pour le numéro nuit et jour ce n’est plus vraiment d’actualité sachant que toutes mes affaires sont restées dans ma voiture, elle-même portière ouverte avec clef sur le siège passager. » ; l'air légèrement embêté. J'ouvre quant à moi grand les yeux. Est-ce seulement moi ou bien, jusqu'à maintenant, chacune de ses réactions est totalement déplacée ? À un simple bijou sans signification : une crise qui a faillit causer, à notre relation à-peine entamée, une fin prématurée. Au vol de sa voiture et d'une majorité d'affaires importantes : un léger air si peu embêté. À ne rien comprendre. Il me fait tourner la tête, ça, c'est certain. « Donc plus tard je quémanderai pour emprunter le téléphone qui se trouve sur le même bureau où sont tes fesses pour un taxi car rentrer à pied, j’ai déjà donné et ça n’a pas été terrible. » Je veux bien le croire. « J'ai eu la présence d'esprit de verrouiller ma voiture, en ce qui me concerne. J'imagine que, si vous n'avez rien contre, je pourrais vous ramener. » ; je propose, moitié moqueur, moitié sérieux. Qu'il ne refuse pas !

Il me délaisse un instant. L'endroit requiert toute son attention. « C’est déjà arrivé que tu ne trouves pas ? Je veux dire, rien du tout, pas même l’ombre d’une piste ? » ; il m'interroge finalement. Je réfléchis. Un instant. « Rien du tout ? Oui. Une fois. », les yeux dans le vague. À Chicago. Une personne liée à un moment traumatisant, blessant. À un de ces moments qui vous forgent. Bon gré, mal gré. « Quelqu'un à qui je dois la vie. », j'ajoute, regagnant ses yeux. En résumé. Je ne m'étends pas. J'ai une boule dans la gorge. J'aurais souhaité le retrouver, juste pour le remercier. Cette boule, c'est de la gratitude que je ne peux pas exprimer. Je secoue la tête, virant la mélancolie de mon esprit.
Je me redresse, puis me lève. Je me place face à lui. J'écarte ses jambes, vient me placer entre. Puis, j'attrape sa main. Délicatement. Je la porte à mes lèvres, l'embrasse. Et l'observe encore. Je plante ensuite mes yeux dans son regard. « Vous trouveriez ça stupide à quel point, si je vous disais que votre main me rappelle... quelque chose ? », doucement. Cherchant encore. Ne me pressant plus. J'aurais tout le temps de trouver, je le sens. Si je ne le déçois pas encore.
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